Pour Jacques et Thierry Capdemourlin, “la vendange 2018 a été formidable pour toutes nos propriétés. Que ce soit au Château Ballestard La Tonnelle, au Château Cap de Mourlin ou au Château Roudier. L’arrière-saison chaude et ensoleillée, le climat très sec, ont permis aux raisins de parfaire leur maturité. Pas une goutte de pluie pendant les vendanges, toutes les conditions étaient réunies pour présager un très grand millésime. A l’élevage en barriques, tout se passe très bien, ce millésime bénéficie des mêmes soins apportés. Il se distingue déjà par un bel équilibre, une élégance. Certes, il a des degrés un peu plus élevés que d’habitude, mais cela lui permettra de durer dans le temps.
Pour le 2017, nous avons rentré des quantités moindres à cause du gel mais, ce que nous avons récolté était très beau. C’est un millésime très fin, de jolies couleurs, des taninssoyeux, un vin déjà très savoureux et accessible à la dégustation.
Quant au 2016, c’est un très grand millésime, un vin très riche, exceptionnel, le 2015 est lui aussi un très grand millésime, un vingénéreux avec de l’onctuosité, décidément, nous sommes gâtés, la nature nous a donné une belle série de millésimes!“
Ici, on est vigneron de père en fils depuis six générations. En 1899, Alexis Davault achetait une partie du vignoble du Prieuré de la Chaise dont l'origine remonte au Xe siècle. Son fils Eugène agrandit à son tour le vignoble et sera suivi par Maurice qui, en 1948, acquiert un autre lot de vignes du Prieuré de la Chaise. De 1986 à 2004, le vignoble du Domaine de la Chaise est géré par Jean-Pierre et son fils Christophe. En 2004, c'est au tour de Christophe de poursuivre la tradition, Jean-Pierre étant à la retraite. Et il est rejoint par Quentin qui représente aujourd’hui la 7e génération. Depuis 1980, 45 ha de vignes ont été achetés ou replantés, ce qui porte la superficie du domaine à 59 ha de vignes situées sur des coteaux dont les sols reposent sur tuffeau du Turonien moyen ou sur argiles à silex. De nombreux investissements ont été réalisés à la cave depuis une quinzaine d'années, dans le souci de l'amélioration constante de la qualité (thermorégulation, cuverie, pressoirs pneumatiques).
Un grand coup de cœur Touraine Chenonceaux rouge 2019, Côt et Cabernet, au nez d'humus et d'épices, associant richesse et finesse en bouche, un vin coloré et charnu que l’on ouvre sur un Coulommiers ou des pigeonneaux aux champignons. Le Touraine Chenonceaux blanc 2019 est vraiment remarquable, le meilleur de la région, de robejauneclair, où l’on retrouve des notes de fleurs blanches et de noisette, de bouche souple et vive à la fois, il est tout en nuances, c’est un vinfrais, franc, gourmand, parfait aussi bien à l’apéritif que sur une omelette aux asperges, par exemple. Le TouraineGamay 2020, lui aussi très typé, est bien marqué par ce cépage classique qui se plaît fort bien ici, finement bouqueté, à la roberubis, au nez de fruits rouges mûrs (cassis, fraise des bois), avec des taninsronds. Excellent Touraine Tradition 2020, qui a un nez complexe où la rose s’associe à la framboise, une bouche intense et raffinée à la fois, il est à ouvrir sur des rillettes ou des mets épicés. Quant au Touraineblanc 2020, il est tout en nuances, avec des arômes d’agrumes et de fleurs blanches, franc et vif comme ce joli Touraine rosé 2020, vinifié par pressurage, friand, sur la gourmandise avec une jolie couleur.
Depuis 1964, la famille Rocher élabore des vins de gardeAOC Montagne Saint-Emilion riches et puissants. En 1964, Abel et Victorine Rocher, achètent une maison girondine avec 30 ares de vignes dans le hameau de Mirande au coeur de l'appellation Montagne Saint-Emilion. En 1995, après avoir travaillé une quinzaine d'années dans l'élevage bovin en Charente Limousine, Jean-Claude Rocher, leur fils, reprend le domaine de 2.5ha. Il réajuste les pratiques culturales en fonction de chaque parcelle (enherbement des vignes, vendanges vertes, effeuillage), perfectionne ses techniques de vinification (tri de la vendange, assemblage) et crée la cuvée Prestige élevée en fût de chêne. Parallèlement il développe la vente directe et adhère à la charte des Vignerons Indépendants.
Aujourd'hui, Hervé Dupeux, gendre de Jean-Claude, l'a rejoint sur l'exploitation familiale après avoir travaillé comme architecte paysagiste. Le vignoble familial de 4.9 ha sétend sur des solsargilo-calcaire s(2.1 ha) et argilo-siliceux (2.8 ha) caractéristiques de l'AOC Montagne Saint-Emilion avec un encépagement de 80% Merlot et 20% Cabernetfranc. La production moyenne est de 25 000 bouteilles par an réparties en 2 cuvées, Traditon (élevage en cuve inox) et Prestige (élevage en fûts de chêne). Les bienfaits de la nature, le lent travail du temps et le respect des traditions se retrouvent dans la qualité de leurs vins : par la pratique d’une taille rigoureuse, de l’éclaircissage des grappes, de l’effeuillage, des vendanges manuelles de raisins mûrs et sains, du tri, d’une cuvaison douce et suffisamment longue, et enfin d’un élevage de douze à dix-huit mois.
Superbe Montagne-Saint-Émilion cuvé́e Prestige 2016, de belle robe grenat, gras, riche et charnu, au nez dominé par le cassis, le cuir et la griotte, un vin développant des tanins fins, tout en bouche, de garde. Remarquable 2015, tout en couleur et en matière, au nez de griotte et de fumé, gras, très bien charpenté, d’un bel équilibre en bouche, aux tanins denses et soyeux à la fois, de garde. Magnifique Montagne-Saint-Émilion Tradition 2017, aux senteurs de fruits, de cannelle et d’humus, bien structuré au nez comme en bouche, un vin riche et savoureux en bouche. Le 2016, médaille d'Or aux Vignerons Indépendants, généreux, à dominante de pruneau, marie une finessetannique à une rondeur persistante.
Le Château né en 1917 suite à l’achat de plusieurs parcelles par Léonard Nebout à Castillon.“ Les traitements sont uniquement fait avec du soufre contre l’oïdium et du cuivre (bouillie bordelaise) contre le mildiou, expliquent ces deux vignerons motivés et passionnés. Nous raisonnons nos passages en fonction de la pousse de la vigne et surtout de la pluviométrie. Depuis 2015, nous sommes en biodynamie sur ce vignoble de 14 ha. Cette pratique culturale met en scène la vie du sol, le végétal et le vin produit. Le but, relever l’identité de nos terroirs, l’harmonie. Certifié Bio depuis 2011.
Toujours ce remarquable Castillon Côtes de Bordeaux 2018 Bio, Merlot et Cabernet franc, élevé 18 mois en cuves, développe des taninsveloutés, mêlant distinction et richesse, au nez présent avec des notes de violette et de pruneau. Très charmeur Castillon Côtes de BordeauxTerre à Terre 2018 Bio, un pur Merlot, élevé dans une amphore d’argile de Toscane 11 mois, sans soufre, tout en bouche, avec des notes de groseille, c’est un vinrond avec des tanins mûrs, charnu comme il le faut.
Nous avons également beaucoup aimé cet autre Castillon cuvée des Lyres 2017, un pur Merlot, sans sulfites également, de robe intense, au nez complexe où dominent les fruitscuits, alliant structure et élégance en bouche, c’est un vin chaleureux et bien corsé. Et la cuvée Moi J’ai un Rêve 2018, très bien réalisée.
Joli Castillon Côtes de Bordeaux rouge cuvée Léonard 2018, élevé 12 mois en fûts, tout en couleur et en matière, au nez subtil, avec ses notes caractéristiques de fumé et d’épices.
Quant à son Castillon Côtes de Bordeauxcuvée Abracadabra 2019, Merlot et Malbec, pas de sulfites, il est de robepourpre soutenu, aux notes d’humus et de fruits noirs surmûris, de bouche structurée, bien réalisé.
Excellent rosé 2019 Bordeaux Pink by Beynat (l’étiquette est particulièrement moderne et réussie), Merlot et Cabernet franc, il est charmeur avec des senteurs de fleurs, de bouche délicate et vive, de jolie teinte pâle, quand le Bordeaux rosé Floyd by Beynat, pur Malbec, lui, de teinte soutenue, est très gourmand.
Egalement le Bordeaux Blanc Sauvignon By Beynat 2019, plein de charme, un vin ample et vif, tout en fruité, avec ces connotations où s’entremêlent les fruitsblancs mûrs et les fleurs fraîches, un vin qui collectionne les récompenses. Vous apprécierez aussi son Saint-Emilion 2018, issu d’un petit vignoble d’un hectare, bien marqué par les Cabernets, élevage en fûts 12 mois, qui dégage un nez à dominante de fruitsfrais, avec des nuances d’épices et de truffe, d’une belle structure avec beaucoup d’élégance, très chaleureux au palais.
Ce domaine familial a été repris par François Bertheau en 2004. Il représente la cinquième génération à exploiter ce vignoble de 6,22 ha. Les vignes sont âgées de 45 ans en moyenne. L’élevage se fait en fûts (dont 20 à 30% de bois neuf) pour une durée de 18 mois, le vin, non filtré, sera commercialisé environ 6 mois après sa mise en bouteilles.
On est bien à la tête de son appellation avec ce superbe Chambolle-Musigny Premier Cru Les Charmes 2016, aux arômes de fruits mûrs (cassis, fraise), de bouche puissante et distinguée, un vin étoffé, coloré et complexe comme nous les aimons, d’excellente évolution. Le 2015, a une belle couleur aux reflets violets, alliant structure et distinction, très par- fumé, avec ces notes d’humus et de fruits sur- mûris. Remarquable Chambolle-Musigny Premier Cru 2015, très typé, aux tanins mûrs, très équilibrés, alliant charpente et souplesse, avec des arômes complexes de prune, de sous- bois et de réglisse, de très bonne garde.
Le 2014, de robe brillante, est un vin subtil, de bouche fondue, aux notes de griotte surmûrie et de poivre, où la finesse s’allie à un velouté savoureux, à présenter avec une terrine de faisan au foie gras ou un rôti de veau. Le 2013, dégage un nez de griotte surmûrie, de jolie matière, soyeuse et ample, un vin très parfumé (cannelle, cuir et violette). Son Chambolle-Musigny Premier Cru Les Amoureuses 2015, aux tanins savoureux et riches à la fois, est généreux, coloré, avec cette finale charnue et charmeuse, dominée par les fruits à noyau et la cannelle. Excellent Chambolle-Musigny Village 2016, de couleur soutenue, aux tanins mûrs, aux arômes de framboise et d’épices.
Remarquable Chambolle-Musigny Premier Cru 2017, particulièrement charmeur, aux tanins très équilibrés, alliant charpente et rondeur en bouche, un vin typé, ample, de bouche puissante, au nez envoûtant avec ces notes de violette et de pruneau.
❤❤❤❤ La Cavale reflète le vœu de son propriétaire, Paul Dubrule, de créer au cœur du Parc Naturel Régional du Luberon un espace œnotouristique d?exception. Conçue par l?architecte de renom Jean-Michel Wilmotte et construite pierre par pierre par des Compagnons du Devoir, La Cavale privilégie le partage où néophytes et initiés dégustent les vins du vignoble et en découvrent d?autres. Dans un style très contemporain, le chai se dresse entre les villages de Vaugines, Lourmarin, Cadenet et Cucuron, épicentre des 42 ha de vignes qui composent la propriété. Le vignoble, planté en 8 cépages, permet de produire 6 cuvées différentes : Petite Cavale (rosé, blanc, rouge), La Cavale (rouge et blanc), et Grande Cavale (rouge), cuvée vinifiée uniquement lorsque le millésime est remarquable.
Dans le guide avec ce Luberon blanc La Cavale 2020, 34% Grenacheblanc, 33% Ugni Blanc / Clairette et 33% Vermentino, d?un bel or pâle brillant, de bouche intense où l?on retrouve l?acacia et les agrumes, charmeur et persistant (19,80 €). Le Luberon rouge Cavale 2017 45% Syrah, 45% vieilles vignes de Carignan et 10% Grenache noir, au nez caractéristique de fruits mûrs et de garrigue, c?est une cuvée charpentée, riche et fondue à la fois, de très bonne garde, un vin qu?il faut déboucher sur un steak au poivre vert.
Le Luberon rouge Petite Cavale 2018, 45% Syrah, 28% Grenache noir et 27% vieilles vignes de Carignan, est charnu et dense, aux tanins fondus, de couleur profonde, équilibré, bien élevé, aux tanins structurés, de bouche riche (12,50 €). Le Luberon blanc Petite Cavale 2020, 42% Grenacheblanc, 40% Ugni Blanc / Clairette et 18% Vermentino, alliant nervosité et suavité, dégage un nez de fleurs blanches et de grillé (12,50 €). Au même prix encore, on termine sur ce Luberon rosé Petite Cavale 2020, 60% Grenache noir et 40% Cinsault, de belle teinte, de bouche pleine, sent la fraise, et c?est une réussite.
Famille Paul Dubrule
❤❤❤❤❤ Latour est le plus grand vin du Médoc. C?est, en effet l?archétype d?un vin magique, grandiose, follement typique de son appellation, dont le propriétaire n?a jamais été attiré par les effets de mode, et dont la capacité à se développer dans le temps est tout simplement hors du commun. La race, la puissance, l?élégance, la complexité des senteurs..., ce vin a tout ! Il y a très peu de vins comme cela dans le monde.
Sur place, notre dégustation des millésimes à la vente (Latour est sorti du marché des primeurs depuis quelques années, avec raison) confirme évidemment tout cela : ce grandissime Pauillac 2004, de couleur dense, avec de beaux reflets vifs et brillants, un vin où s?entremêlent les notes de fruits rouges et celles, plus légères, de fumé, de cuir, qui se conjuguent dans une complexité que l?on retrouve en bouche, soutenue par des tanins très enrobés mais denses, de garde.
Les Forts de Latour 2006, est évidemment dans la lignée, un Second Vin qui fait pâlir d?envie la plupart des Crus Classés, très classique, de robe intense, au nez persistant de fruits macérés, avec toujours ces nuances de cuir, aux taninsfermes, gras, d?une grande ampleur en bouche, un vin qui poursuit une belle évolution. L?évolution de ce vin ne souffre, en effet, aucun doute, puisque j?ai ouvert (dans ma cave), deux millésimes : le 2004, de robe profonde, d?une jolie concentration, où la finesse s?allie à un velouté en bouche, un grand vin charnu, avec des arômes de sous-bois et de groseille cuite, aux tanins savoureux. Le 1998 est surprenant par son évolution, encore riche, un vin qui allie puissance et souplesse, très structuré, complet et très parfumé, de bouche bien harmonieuse, typé, par ce grand millésime classique médocain, qui n?est pas sans rappeler le 2008.
Le Pauillac de Latour 2011, bien typé, associant concentration aromatique, rondeur des tanins et persistance en bouche, avec ces notes très caractéristiques de fruits légèrement confits.
Frédéric Engerer